Ma Doué: texte (sans photos) d'une nouvelle publiée dans le blog konchennou:
http://konchennou.over-blog.com
Les photos qui accompagnent le texte sont visibles sue le blog konchennou La vierge de Pont-Croix
Autrefois, à l'occasion des noces, on recherchait des gens rigolos pour amuser l'assistance. Dans le Cap, deux personnages étaient très connus pour leur mauvaise langue. Tonton Lom Dribiyoud (mange bouillie) et tante Gaïd Logoden (souris). Hélas, ces personnages ont vieilli, tous deux pensionnaires au foyer logement de Pont-Croix. Mais quand les deux compères se rencontrent, je vous dis pas s'pas. On leur laisse la parole, sur le banc près de la fontaine de N.D. de Roscudon
le 18 mars 2006- Gaïd (voyant arriver Lom)
Te voilà toi!! Ousque t'étais encore ? A Audierne en stop sûrement
Lom
Voui ! J'étais allé voir pour signer la pétition du mur des lamentations (Le mur des Lamentations ou de la contestation à Audierne)
Gaïd
Des lamentations! de la honte oui!! Du ''dismégans'' avec eux. 1142 signatures sensément. Ma Doué! Plus tous ceux qui n'ont pas signé parce qu'ils ne savaient pas où c'était. Y aura des morts sûrement dans ce virage. C'est pas 62 logements qu'ils font dans l'usine ?
LOM.
Voui ! T'aurais entendu ça là-bas. Et ça rigolait au comptoir. Y en un qui disait qu'on allait changer tous les noms dans le coin. Les Capucins deviendraient le temple de Salomon, et la Montagne le mont Sinaï. L'autre lui a répondu que Salomon il avait 700 épouses et 300 concubines et qu'on pourrait jamais loger tout ça dans l'ancienne usine . Spontus!!Même que la petite plage deviendrait la bande de Gaza. Ma Doué,Gwaïen en Jérusalem !!
Gaïd: bande de quoi tu dis ? Et qui c'est qui a signé le permis hein ??
Lom : C'est pas moi. Le chef sûrement !!
le 20mars 2003
Les 2 compères se retrouvent après le repas de midi.
Gaïd:

Alors t'as bien mangé aujourd'hui ?
Lom:

Voui. L'andouille à la purée c'était bon. Y en un qui disait ''purée de nous autres''!! Un pied-noir d'Oran je crois. Rapatrié quoi.
Gaïd:
Eveljust, t'as encore bu le pinard de Jeanne-Yvonne comme d'habitude ?
Lom:
Gast, on va pas laisser perdre quand même non !!
Gaïd:
Hier tu parlais du chef qu'avait signé pour laisser le mur des lamentations. Depuis quand qu'il est là le chef ?
Lom:
T'avais qu'à lire le dernier bulletin municipal. Ils ont dit qu'ils étaient là depuis une décade
Gaïd:
Quoi ? 10 jours seulement, et déjà tant de reuz avec eux
Lom:
Non, 10 ans pas 10 jours
Gaïd:
Gast, 10 ans. C'est une décennie alors et pas une décade. Moi j'ai mon CPE, certificat primaire d'études, première du canton et la bise par Madame Fri-Croc en plus. Je me demande si on devrait pas envoyer ça au ''Canard déchaîné''
Lom:
Pas déchaîné, enchaîné que c'est . Peut-être à cause de la grippe aviaire
Gaïd: Et pour le port de plaisance, tu as su quêque chose
Lom:
Ben, avec la pétition, y avait un qui disait qu'on allait faire une aire de carénage à Pen-a-Macha'd
Gaid:<br /> A Plouhinec, jamais y voudront. Tu sais bien, la frontière !! C'est pas des ennemis mais ...
Lom:<br /> du Cap quand même s'pas. Là bas c'est pas un quartier maire chef qui commande. Y font du boulot hein ! Et chez eux y a pas de jardin africain comme celui qu'on va faire à Audierne. En plus c'est assez propre. Je pense que monsieur spartacus va aller voir !! Allez Kénavo pour aujourd'hui. Bientôt 4 heures. Mern-Vihen au foyer logement. Tu viens ? Le 21 mars 2006-
Gaïd (devant la fontaine)
Je vous salue Marie pleine de ...
Lom
Regarde là! Encore avec son chapelet, en train de faire ses pédennous (prières) comme aux gouspirous (vêpres)
Gaïd
Parfaitement! je devrai pas parce que c'est pour toi que je fais
Lom
Pour moi ?
Gaïd
Parfaitement. Un bolchevik que tu es. Toujours en train de faire le beau avec Jeanne-Yvonne pour un coup de pinard. Ne vous dérangez pas Madame Jeanne-Yvonne, je vais couper vot 'viande et tout. Tu crois qu'on voit pas! Alors que c'est une ''pikès''. Elle dit tout au recteur, même que je suis sensément une gourmande.
Lom
C'est vrai quand même non ! Gourmande c'est sûr. mais c'est que véniel qu'on dit !!
Gaïd
Tant mieux . Tu es encore allé à Audierne pour lipper un coup de rouge sans doute.
Lom
Non surtout pour les nouvelles
Gaïd
Quoi de neuf alors
? Lom
Tiens regarde
Oye! L'école de pêche. ma Doué. Soit disant qu'on devait faire une école pour l'environnement. pour les travaux pratiques, tranquille. Tout sur place. Et après ? Gaïd
Ma Doué. Tristes qu'elles sont les choses avec nous . Oye, un Tag ?? Le Kurdistan à Audierne ménant. Ma Doué beniguet !! Et ça , Qu'est-ce que c'est ?
Lom
La rue de Tonton René Autret, celui du bateau de sauvetage. soi disant que le chef ne connaît cette ruine Gaïd
Malivurus (malheureusement en phonétique). Ici on fait tout pour la vitrine et rien pour ceux qui sont pas bien placés. C'est pas vrai ?
Lom
si vat !! Et encore
Lom
Voui ! Le mur des Lamentations, sur la route du mont Sinaï Gaïd
C'est encore monsieur Spartacus qui a fait çà sûrement!!!!! Le chef va sûrement piquer une rogne non ?? Et on n'a pas tout vu !
21 mars 2006
réduction du temps de travail pour cause de 35 heures. Repos biologique et compensatoire. Repos pour tout le monde
22 mars 2006
manifestation CPE. Tante Gaïd plutôt pour et un peu contre. En fait, elle ne sait pas. Tonton Lom contre. Gast. Et puis, on a fait Plogoff nous non ? En plus, voilà le parc marin ménant. personne comprend rien. Faudra demander aux chefs
23 mars 2006
Gaïd
Tu parles toujours des chefs. C'est quoi au juste ?
Lom
Je vais te dire. Y a plusieurs catégories: le chef, le vrai chef,le chef moyen, le chef supérieur qui a droit à un chef suppléant, et le sous-chef.
Gaïd Ah, bon. Et ici alors ?
Lom Tu comprends bien que tout ça c'est des affaires de petits chefs et pas de vrais chefs. Y sont pas là pour nous mais pour eux.
Gaïd Ben ça c'est vrai. Ma Doué. Et pour le parc marin alors, c'est comment.
Lom
Soi-disant qu'on l'avait enlevé, pour nous quoi ! Le chef supérieur avait dit que c'était fini. Interrogé les petits-chefs et tout avec lui. Depuis, le chef moyen a dit qu'il était pour. Le chef suppléant lui y pense pas. Il fait comme on lui dit.
Gaïd
Ma Doué, j'y comprends rien. Et nous alors ?
Lom
Droit de se taire. Y sont chefs non ? Y savent eux et nous on est des plouks pour eux. Juste bon pour pour les élections quoi !
Le soir dans la chambre de tante Gaïd: monologue
Il est bien ce Lom quand même. Un Bolchevick bien sûr, mais instruit et tout; heureusement qu'il m'explique un peu. Autrement, je serais toute en distribilh, drochic un peu quoi ! Y faut que je demande conseil, aller mettre un cierge peut-être. Voui, mais où ? A Saint-Tugen peut-être! Non quand même pas. Tonton Lom est bolchevick mais il n'a pas la rage quand même. A Sanspé ?C'est pas loin bien sûr, mais est-ce qu'elle est bien placée là-haut ? On sait pas s'pas ! ça y est, je sais où. A Langroas bien sûr. La chapelle de Notre Dame de Langroas se trouve à Cleden. Monsieur Daniel Bernard, érudit local né au village voisin de Brezoulous, a été statufié près de la chapelle
Monologue dans la chambre de Tonton Lom
Elle est bien cette Gaïd quand même !! Dommage qu'elle soit une calotine quand même !! Si seulement on nous coupait pas les images sur le blog de Spartacus ce serait bien.mais y a du rab comme on disait au service avant !!! ça plaît pas sans doute !
28 mars 2006
Tante Gaïd avait donc décidé d'aller à Langroas. Elle fit arrêter la voiture (un taxi) près de la statue de Daniel Bernard et se rendit dans la maison d'à côté pour demander la clé. Là se trouvait une vieille dame sans âge, encore plus âgée que Gaïd, qui lui demanda si elle connaissait la légende de la chapelle.
La légende de Katel Kerlaer
Un jour, Katel Kerlaër, mendiante de Plogoff, entre dans la chapelle pour faire ses dévotions. Elle s'agenouille devant un groupe de personnages, aperçoit un hibou posé sur la tête de l'un d'eux, le prend pour un saint, et lui débite la prière en ces termes: Gant ho fri croc hag ho ivinou Pardonnit d'eon va fec'hejou
(Traduction)
Avec votre nez crochu et vos griffes pardonnez moi mes péchés
Cette Katel Kerlaër était réputée comme une ''jeteuse de sorts''(Drouk-Avis, mauvais oeil), dont les sortilèges avaient terrifié la population. Une nuit, pour s'en débarrasser, on mit le feu à sa masure, et la vieille sorcière fut brûlée vive.
Tante Gaïd ne croyait pas trop à ces racontars. elle était là pour des raisons personnelles qui ne regardaient qu'elle. Munie de la clé, elle entra donc dans la chapelle dédiée à Notre Dame de la Pitié, représentée par une statue du XVIème siècle, près du calvaire de Roland Dore, et commença à réciter une ''dizaine'' pour ne pas avoir l'air d'être venue par intérêt. Le grand silence fut bientôt troublé par une petite voix venue d'on ne sait d'où, qui lui dit:
- Bonjour Gaïd . Je suis contente que tu sois venue me voir. Mais peut-être que tu as quelque chose à me demander
- ma très sainte et vierge très bonne , je suis venue pour Tonton Lom. C'est un brave homme vous savez. Je voudrais, enfin je ne sais pas comment dire ....
- Va ma fille, j'ai tout compris. Il n' y a pas d'âge pour aimer. Prie encore un peu, et retourne à Pont-Croix. Le taxi attend. Tu retourneras près de la fontaine de Roscudon comme d'habitude et on verra !
Sur le chemin du retour, le chauffeur se posait des questions. tante Gaïd avait des voix:
Intron Varia Langroas, Mam garet or Salver Holl d'ho chapelig bep bloaz, ni a zired seder....
Traduction
Notre Dame de Langroas, mère aimée de notre sauveur Tous dans votre chapelle chaque année, nous sommes sereins..
Elle n'allait tout de même pas se faire nonne, à son âge. Mais elle avait le droit de chanter non ?
Arrivée à Pont-Croix, le premier qu'elle voit c'est Tonton Lom:
- Ousque t'étais encore ?
- ça te regarde pas
- T'es une vraie penn kalet (tête dure) quand même ; ça me regarde pas! Me parler comme ça à moi ! comme à un genaoueg echu (imbécile fini). T'as pas honte non ? Faut pas croire que parce que tu es de Goulien tu as droit de prendre ceux de Meilars pour des Termaji (saltimbanques). Je suis de Kerbiguet moi, et pas de Kermaden. Avec leur réserve d'oiseaux qu'est-ce qu'ils se croient ceux-là. C'est eux les oiseaux, tous des gaoleg (crâneurs) là bas !!
29 mars 2006
La première à s'apercevoir qu'il y avait un peu d'eau dans le gaz entre Lom et Gaïd, fut Jeanne-Yvonne. Tonton Lom avait pris sa serviette et était allé manger tout seul, au fond de la salle sans dire un mot. Officiellement elle ne savait pas que Gaïd était allée à Langroas. Mais en soulevant le rideau de sa chambre elle avait vu le taxi, et après en posant les bonnes questions ici ou là, elle avait su. La situation était donc grave puisque à Cleden ça avait fait chou blanc. Il ne restait plus qu'à en parler à la directrice pour ne pas garder cela pour elle. On ne sait pas jamais s'pas !! Après réflexion, la directrice dit:
-il faut que j'aille à Cleden aujourd'hui, vu que je m'occupe de plusieurs maisons. Si vous voulez, je passe par Beuzec et je vous dépose au bourg. J'ai entendu dire qu'il y avait une fontaine là-bas. Je ne sais pas à quoi elle sert mais si on pouvait les emmener, soi-disant pour une excursion, on aurait encore une chance.
- Jeanne Yvonne répondit qu'elle était venue là autrefois avec sa grand-mère et que soi-disant les choses s'étaient arrangées avec cette fontaine.
Ce qu'il faut donc c'est préparer l'excursion.
Gaïd et Lom, chacun dans leur coin, ne se parlaient plus. C'est Jeanne-Yvonne qui remua tout le monde en disant:
- En route pour Beuzec . Excursion !!
Il n'était pas d'usage de faire bande à part au foyer logement. Il fallait donc aller à Beuzec. Gaïd prit son parapluie car à Beuzec il pleut parfois, même pour la fête des Bruyères (gouel ar brug). Lom comme d'habitude, le chupen (veston) du dimanche pour les sorties.
La directrice connaissait bien la route. En passant devant Sanspé, elle fit le guide. Regardez la chapelle de Sanspé, Sainte Espérance. Il ya même un cantique :
Pedom oll gand fizians Gwerhez an esperans
Traduction:
Prions tous avec confiance La vierge de l'espérance
Jeanne-Yvonne se disait qu'il y avait donc de l'espoir pour que les choses s'arrangent avec un tel cantique. Mais la voiture ne s'était pas arrêtée et avait continué vers Beuzec, juste avant le cimetière. Là, la directrice donna ses ordres.
- au bout du petit chemin, vous verrez, il y a une fontaine. Allez la voir, et après rendez-vous à la mairie pour vous reposer un peu. Tout le monde est gentil là-bas. Je préviens le secrétaire en passant pour le cas où il y aurait des problèmes Je vous reprendrai en revenant de Cleden. A tout à l'heure .
Et voilà le trio, en route pour la fontaine dont personne ne savait le nom.
30 mars 2006
Arrivés devant cette superbe fontaine, tante Gaïd était prête pour son chapelet comme d'habitude, et Tonton Lom bougon comme d'habitude aussi, se demandant ce qu'il était venu faire là, et qu'il aurait pas trop bonne mine quand le syndicat saurait ça. Voilà tante Gaïd qui s'avance pour aller voir de plus près, et vlan....Une ''dirapadenn'' je te dis pas, étalée tout son long dans l'herbe, parapluie parti, KO quoi !!
(Il faut savoir qu'il y a plusieurs manières de parler breton. Le breton comme on dit ''chimic'' réservé aux intellectuels, subjonctif et tout compris, le breton chic, un peu aristocrate et moins littéraire, et le breton du Cap, qui est un doux mélange de ce qui se disait sur les quais d'Audierne entre marins , et ce qui se disait à Pont-Croix, à l'occasion des foires. En breton chic on aurait dit rikladenn ou ruzadenn pour glissade, et non dirapadenn, langage démocratique du verbe ''diraper''.)
Le sang de tonton Lom ne fit qu'un tour:
- mais qu'est-ce que tu fais ? Tu vas attraper une fracture du col du fémur, avec pompiers pin-pon et tout. Malivuruz ! Qu'est-ce qui nous arrive.
Jeanne Yvonne avait pris son portable, téléphoné à la mairie, tombée sur Jean-Pierre le secrétaire qui dit ''J'arrive''
Tonton Lom, homme d'action, avait attrapé la main de tante Gaïd pour la relever, et Gast, il s'était senti senti tout drôle. Une main comme je te dis pas. Lui il avait été tailleur de pierres, et elle plutôt avec les vaches, surtout à traire quoi. Des mains de Capistes travailleurs, de la base quoi, et ma Doué personne enlevait sa main. Voilà Jean-Pierre qui arrive avec sa voiture personnelle, tante Gaïd toujours par terre, mit tout le monde dans la voiture, Jeanne-Yvonne devant, tante Gaïd et tonton Lom derrière, et en route pour la mairie. Dans le rétroviseur il avait vu que... Ma Doué, 2 mains l'une avec l'autre comme des enfants qui s'aiment.
Jean-Pierre voulait avertir le maire vu que c'était un évènement. L'autre secrétaire faisait le café pour réchauffer toutes ces vieilles personnes. Les 2 amoureux ne voulaient pas déranger. Tante Gaïd avait dit:
- Ce n'est rien! Y a pas de fémur cassé. Tout va bien
Tonton Lom pas content demandait qu'on aille à Douarnenez faire le scanner par précaution.
A la mairie ils étaient au courant qu'il n'y avait pas de scanner à Douarnenez. Jean-Pierre pouvait pas trop dire à cause du devoir de réserve d'un fonctionnaire assermenté. C'est le facteur venu remettre le courrier qui avait tout entendu:
- un scanner à Douarnenez ! Du baratin oui !! Ah, pour les élections on est les plus beaux. On nous donne tout vu qu'on est quand même autour de 16000 tous ensemble dans le Cap!! Et que je te donnerai le désenclavement du Cap, le scanner et tout quoi !! Même qu'on veut maintenant nous donner un parc marin qu'on demandait pas. Plus moyen de pêcher une godaille sans avoir un pied à coulisse dans la musette. Bientôt il faudra une autorisation administrative pour détenir une mitraillette à maquereaux, alors qu'elles sont en vente libre à la coopé d'Audierne. Pour des plouks qu'on nous prend alors qu'on est incontournables comme d'autres !!
Le facteur était parti en bougonnant, quand la directrice était arrivée, en provenance de Cléden. On lui avait tout raconté. Sans perdre son sang froid, elle avait dit
- En voiture tout le monde.
Dans le rétroviseur, pareil! Deux mains, l'une dans l'autre, sans dire un mot. Personne ne disait rien pour ne pas déranger. Même Jeanne -Yvonne qui n'avait pas de rétroviseur se disait qu'on était peut-être pas loin du compte. Et voilà la voiture en route vers les éoliennes de Goulien, tourne à gauche direction les Quatre-Vents, la Croix Rouge, traversé le bourg d'Esquibien sans s'arrêter parce que... (toutes ces épaves de voitures pas oubliées s'pas), Lervily, sans hésiter Sainte-Evette, remonté la petite rue vers Lezongar où on devait paraît-il construire encore des blocs, alors qu'il y avait déjà des blockhaus de la guerre, garé la voiture et voilà !!
A nouveau devant une fontaine, celle de Sainte Evette, la sainte aux trois couronnes. La directrice qui savait beaucoup de choses, prit la parole et dit
- Vous vous rendez compte. On nous a encore volé la statue de la sainte. C'est la 2ème fois. Une fois on l'a retrouvée mais cette fois -ci . Bléo !! (cheveu; on aurait pu dire netra c'est à dire rien. voilà qu'elle se mettait à parler breton celle-là maintenant ; nous en reparlerons)
Tonton Lom qui n'avait pas envie de se retrouver avec une nouvelle affaire de fémur sur le dos, vu qu'on avait vu qu'il n'y avait pas de scanner à Douarnenez, tenait sec la main de tante Gaïd à cause des cailloux comme on voit sur la photo.
Mais c'était l'heure de la soupe. Retour par Audierne, un coup d'oeil sur la digue (avant et après les réparations) et voilà encore! L'école de pêche, et juste après le ''mur du son'' ou des Lamentations Le mur (pour lequel rien n'avait été prévu parce qu'il est plus simple de prévoir après) à moins qu'il ne s'agisse du mur de Berlin, soi-disant détruit ( en langage des quais on pourrait dire détruit sensément s'pas)
Triste quand même les choses avec nous s'pas !!
Après avoir traversé Audierne (Jeanne-Yvonne était encore allée pour expliquer la décade et la décennie version audiernaise, même que la directrice avait dû dire : taisez-vous, vous êtes un peu mauvaise langue Madame Jeanne-Yvonne. Puisque tout le monde le sait ce n'est plus la peine d'en parler !! Pas contente Jeanne-Yvonne parce que soi-disant, ce n'était pas une faute de frappe d'après elle. )
Direction Pont-Croix et un coup d'oeil sur la rivière au pont Physique et les voilà à Pont-Croix, juste à temps pour la soupe. On n' avait pas eu le temps d'expliquer d'où venait le nom de pont Physique. On verra ça demain car le repas n'attend pas.
31 mars 2006
Bon, revenons au pont Physique. On pourrait croire que ce nom viendrait des ballets de korrigans qui, par exemple, auraient pu se dérouler sous ce pont, à la pleine lune, puisque la magie se dit: ''taol fisik'' en breton. Mais le Cap est le Cap et pas la forêt de Brocéliande. La réalité est plus terre à terre.
Il y avait autrefois, à Pont-Croix, un séminaire en activité. Monsieur l'abbé Roland Guizouarn, originaire de Plonevez-Porzay, enseignait la physique et la chimie dans cet établissement. Les séminaristes l'avaient baptisé ''Père Physique''. Lors de la promenade dominicale, il aimait accompagner les élèves vers son coin préféré, un pont sur le Goyen, près de Suguensou. Voilà comment et pourquoi le pont est devenu pont physique et passé à la postérité sous cette appellation. Le pauvre père ''Physique'' est mort en 1846, à Porspiron (Beuzec) , au cours d'une partie de pêche. Et tout cela a été raconté dans une ''gwerz'' mais on n'a pas le temps d'en parler, il faudrait une décade s'a pas .Encore !! Décidément !! On l'oubliera pas celle-là. Elle aurait pu être prononcée devant tous nos représentants à Paris, et alors, je te dis pas:
''pour avoir l'air.., on aurait eu l'air.....<br />
Revenons à la sortie d'hier. Après le petit déjeuner, réunion des états généraux dans la grande salle du foyer logement. On allait devoir prendre des mesures.
C'est Jeanne-Yvonne qui fit une réclamation sur Beuzec. Ecoutez là
- Voilà. On a fait le tour chez vous. Le café à la mairie, bien. Mais c'est la fontaine qu'on n'a pas pu trouver tout de suite. Y a pas moyen de mettre une petite plaque à l'entrée du chemin, des explications un peu et tout quoi. Quand même , il faut pas une décennie pour faire ça. Et Vlan, elle avait réussi à placer son truc. Pour le reste on avait trouvé propre, pas de casse de voitures dans la plus grande commune du canton (3453 hectares), comme à Audierne (294 hectares). La commune de Beuzec, 12 fois plus grande que celle d'Audierne, arrivait à être 12 fois plus propre que l'autre, malgré les fermes et tout Et pour les paysages, je et dis pas !! Allez, cherchez un peu. Entre les pointes du château et celle de Luguenez pour la première. Du côté de Porspiron la 2ème. Le premier qui trouve le met dans les commentaires, en bas. Il y en a déjà. Et n'oubliez pas de comparer avec les paysages d'Esquibien et d'Audierne même si on les a déjà vus Le 2 avril 2006 Hier , on avait été obligé de faire la pause à cause du poisson d'avril, vu qu'il y avait eu des blagues au foyer logement. Il avait donc fallu fermer les états généraux et il y en un qui avait dit qu'il n'y avait qu'à continuer sur le forum du Cap-Sizun. Tonton Lom qui n'était pas encore remis de son affaire de col de fémur avait vu rouge:
-Du faux rhum. Qu'est que c'est encore? De la contrebande? On ne trouve plus de ''Négrita'' ? Assez comme çà non !!
Il avait fallu lui expliquer que c'était un forum, avec des photos et des interventions parfois en breton. cela l'avait calmé, mais il n'était pas à prendre avec des pincettes. Gast !!Un fémur qu'on aurait pu perdre à Beuzec ! Aurait plus manqué que ça ! Et tante Gaïd à l'hôpital sans scanner. Il fallait réfléchir, en parler au syndicat, et surtout aller respirer l'air de Pont-Croix pour se changer les idées. Et pas question d'aller vers la fontaine pour ne pas rencontrer qui vous savez ...
Il se dirigea donc vers le Goyen et ma Doué, comme c'était beau !!
Le moulin mer, le Goyen et les ''dour-maro'' (eau morte) plus haut avant d'aller sur un banc, en face, près du lavoir Puis il remonta dans le petit bois regarda le ruisseau qui alimentait le lavoir et revint encore sur le banc
Sa décision était prise: d'abord, il n'irait pas au syndicat, cela ne les regardait pas. Ensuite, il demanderait son changement pour la maison de retraite de Cleden si nécessaire. Pas à Audierne à cause des casses de voitures qu'il ne voulait pas voir. De toutes façons les choses ne pouvaient pas rester en l'état au foyer logement, même dans une petite cité de caractère comme Pont-Croix. On allait voir de quoi un tonton Lom était capable.
Il savait où trouver celle qu'il cherchait, et se dirigea sans hésiter vers la fontaine. Elle y était bien comme d'habitude et sans doute déjà rendue à 2 tours complets plus 2 ou 3 dizaines. Voyant arriver Lom, vite elle dissimula son chapelet pour ne pas l'indisposer d'emblée. Ecoutez ensuite:
elle: alors ça va. Tu as bien promené
llui: voui. On peut pas dire
- alors ça va
- ça va Silence
- ça va bien quoi
- oui ça va.. Mais tu m'écoutes pas. Gast alors, t'écoutes pas
- Si mais tu dis rien
- Moi, je dis rien. ça alors. C'est que j'aimerais bien faire la noce avec toi là voilà
- quoi ? La noce avec moi , Une demande en mariage que tu me fais
- Là ! C'est fait
Et Tante Gaïd se mit à pleurer. Tonton Lom tout retourné croyait avoir mal dit les choses . Il voulait une explication, tout en essuyant les larmes avec son grand mouchoir à carreaux, disons le, plus ou moins douteux.
- Alors ,
- J'aurais bien voulu dit tante Gaïd, mais je ne peux pas
- Tu peux pas, pourquoi?
- Voilà, tu ne sais pas tout. J'ai Guiguitte
- Qui c'est ça encore
- ma fille !!
- quoi ? Mais tu as dit que tu n'étais pas mariée
- Justement
- Donc si tu disais oui, j'aurais une fille moi aussi alors que je suis vieux garçon
- Sûrement ! En fin, si elle voulait bien et toi aussi
- Gast, moi je veux. mais où elle est ?
- à Paris. Elle vient pour les vacances. Même qu'elle avait acheté des crêpes dentelles pour tout le foyer logement l'été dernier
- mais tu disais que c'était ta nièce
- Oui, à cause de Jeanne-Yvonne et sa langue. J'aurais eu honte
- honte de ma fille à moi !! On va voir !! Gast, honte de ma fille non mais..ça alors. le 3 avril 2006 Nous avions laissé tonton Lom hier, un peu assommé par ce qu'il venait d'apprendre. Les 2 petits vieux remontaient tranquillement vers le foyer logement, en se tenant par la main, la main dure et calleuse du tailleur de pierres dans la main rugueuse et ridée de la femme de la terre. Deux mains qui se comprenaient sans parler. Ce fut tante Gaïd qui rompit le silence:
- Je ne t'ai pas tout dit
- Quoi encore
- Il y a les petits-enfants aussi
- Des petits-enfants
- oui. Deux: Tugdual et Brigitte-Edwette
Tonton Lom reprit son souffle, regarda Gaïd droit dans les yeux et dit
- moi non plus, j'ai pas tout dit
Tante Gaïd s'attendait à une catastrophe qui, peut-être mettrait tout par terre
- Je suis un enfant de l'assistance comme on dit. Là, personne ne le sait sauf toi. J'ai été élevé à Kerbiguet par des braves gens, puis la marine pendant la guerre, torpillé à Mers-el-Kébir, et tailleur de pierres ensuite jusqu'à la retraite. Pas de parents; j'ai vendu ma petite maison pour payer le foyer logement et voilà
- Torpillé, et tu es là !
- Oui. Un coup de chance. J'avais appris à nager à Porspiron, sur la petite plage qu'on a montré plus haut, et j'ai pu rejoindre la côte
- Tout seul ?
- Non !!
Il n'avait pas l'air de vouloir en dire davantage. Tante Gaïd respecta le silence et reprit la parole:
- Moi j'ai encore ma petite maison à Goulien, pas loin de Kerguerriec, tout près de chez Noella.
- Qui c'est Noella ?
- Une grande dame de Paris. Première danseuse à l'opéra, même danseuse étoile je crois, Noella Pontois qu'elle s'appelle
- Et elle a une maison là
- Oui, pour se reposer parce qu'elle trouve que c'est beau. Je crois bien que j'ai des photos mais il faut que je les cherche. Je vais quand même te montrer où on allait laver le linge, à Bremeur et même des fois à Plogoff.
ici c'est la vue vers la mer, et après le lavoir
Celui-là c'est Plogoff, à Kerhuon. Même que des fois il fallait aller jusqu'au bourg de Goulien et plus loin à Saint Goulien - Oui, les temps étaients durs. Mais cette maison, on pourrait pas l'arranger un peu pour Guiguitte et les petits enfants ?
- C'est fait. Guiguitte a pris l'architecte, et tu verras maintenant. On ira, quand il fera beau et que les enfants seront là.
- Gast, oui alors. On ira !! Et s'il y a des pierres tu verras que je sais encore faire. Mais comment on va dire tout çà au foyer logement - Pas la peine de combiner quoi que ce soit. Jeanne-Yvonne a dû tout raconter déjà. En arrivant on saura. Il n'y aura qu'à regarder
4 avril 2006 Tante Gaïd ne s'était pas trompée. Tout le monde attendait leur retour, et les yeux des anciens étaient pleins de points d'interrogation.Un grand silence s'était abattu sur le foyer logement. Habituellement, la télévision apportait un bruit de fond, aujourd'hui elle ne fonctionnait pas; la directrice fut obligée de prendre les choses en main; - Bien. Je crois qu'il y a du neuf n'est-ce pas ? (Jeanne-Yvonne n'en perdait pas une ). - Tonton Lom répondit qu'effectivement il y avait du nouveau puisqu'il avait décidé de se marier avec Tante Gaïd, qu'elle était d'accord, et qu'il fallait prévenir les enfants, publier les bans, prendre contact avec la mairie et la paroisse, enfin tout quoi !! Ma Doué, t'aurais entendu çà au foyer logement. plus personne ne pensait à la soupe et chacun donnait son point de vue en français, en breton dans un brouhaha indescriptible. Jeanne-Yvonne parlait plus fort que les autres: - Je vous avais bien dit qu'il y avait quelque chose. Même que j'en avais parlé au recteur pour lui demander conseil. Vous savez ce qu'il m'a répondu que les voies du seigneur étaient impénétrables et qu'il arriverait ce qui devait arriver. Moi, j'avais prévenu hein. Le reste, tant pis !! La directrice reprit la parole: - Tante Gaïd, votre fille Guiguitte est au courant ? Oh, Ma Doué, le pot aux roses ! Tout le monde savait désormais que la nièce était la fille et que...enfin, vous voyez quoi !! Bon, je lui adresse un mail pour l'informer et lui demander son avis. Tonton Lom demanda pourquoi on ne téléphonait pas, et que çà irait plus vite. Tante Gaïd fut obligée d'expliquer que Guiguitte n'était pas en France vu son métier, qu'elle était en Afrique, médecin sans frontières, toujours à soigner les gens, surtout les pauvres, vu qu'elle n'oubliait pas qu'elle était née pauvre. Tonton Lom, complètement abasourdi, demanda comment on avait fait pour payer les études, vu que ça coûtait cher et tout. Tante Gaïd répondit qu'elle avait fait beaucoup de lessives après le travail de la ferme de ses patrons, et même des ménages chez les touristes et que Guiguitte avait obtenu une bourse, qu'elle avait travaillé dans les restaurants pendant les vacances, et que peut-être le Bon Dieu ... La secrétaire vint parler à l'oreille de la directrice qui se leva pour vérifier. C'était la réponse de Guiguitte. Juste un mot: J'arrive ! 6 avril 2006 Donc on attendait Guiguitte. Après le petit déjeuner, les conversations allaient bon train au foyer logement. Voilà le téléphone à nouveau. La secrétaire appela la directrice pour lui dire: On vous appelle d'Abidjan. Air France. L'avion en provenance de Cotonou au Bénin est en escale technique. 24 heures de retard. La poisse quoi ! Tante Gaïd sortit son mouchoir, et ...Tonton Lom fut obligé de prendre les choses en main pour éviter le coup de cafard: - Appelez moi un taxi, le même que celui qui est allé à Langroas l'autre jour. On va faire un tour. Finalement, les formalités pouvaient attendre. Il voulait montrer à Tante Gaïd ce qu'il croyait savoir de ses origines, et en route. Sorti de Pont-Croix par Kéridreuff, direction Plozévet, un petit bout de route, tourne à gauche, et voilà ! Ils étaient arrivés devant l'étang de Poulguidou à Plouhinec, et en montrant la petite maison de la photo d'en haut, ou plutôt ce qu'il en restait, Tonton Lom dit: - Voilà; J'ai appris que j'étais d'ici, qu'il y avait eu du malheur dans ma famille et ensuite ..et bien tu sais n'est-ce pas ? On allait encore avoir droit au mouchoir de Tante Gaïd et Tonton Lom dut faire preuve d'autorité: - allez, on continue Ils avaient repris la route pour aller vers Pors-Poulhan, et là, pas moyen de faire une photo, ça ne marchait plus. Tant pis, ce sera pour la prochaine fois. Retour vers Audierne pour acheter des piles neuves, et Tonton Lom avait son idée. Il voulut monter vers l'église par la rue double, fit arrêter le taxi un peu avant, et montra à Tante Gaïd une porte de toute beauté, au bas de la venelle de l'école sainte Anne avant son déménagement; - pas possible d'avoir des choses aussi belles à Audierne, et des casses de voitures en même temps grommela Tonton Lom. Tu te rends compte, une photo de la rue du tonton Autret ici. De quoi on aurait l'air ! Allez, on continue. Devant l'église neuve (saint Joseph), le taxi remonta la petite route qui va vers le Castel, et s'arrêta à la porte du cimetière. - je vais te montrer quelque chose dit Tonton Lom; Il avait l'air de connaître les lieux, et s'arrêta devant une tombe Tu vois: en haut, c'est la tombe du premier maire d'Audierne, Monsieur Dumanoir et à côté la tombe de Guezno. Tout cela est abandonné. Même pas un bouquet de fleurs à la Toussaint. On nous a raconté l'histoire au syndicat. Monsieur Dumanoir avait été élu au Capucins, dans le réfectoire lors du premier conseil municipal à la révolution, et Guezno (Mathieu), député à la Convention, avait voté la mort de Louis XVI. C'est pour cela qu'il avait été obligé de s'exiler, quand les autres avaient repris le pouvoir. Un coup de peinture sur l'entourage, une petite pancarte pour expliquer un peu ça aux gens, surtout aux touristes. Non, non ! Plus de sous encore, et surtout pas d'idée car un pot de peinture, tu parles !! Sur la tombe il y a une inscription, mais plus personne ne peut la lire; Pas d'idée là encore ! Même que Guezno avait été appelé le Jacobin sans taches, en raison du bien qu'il avait fait à tout le monde. Tu ne crois pas que l'on pourrait refaire cette inscription. Et Tonton Lom eut cette phrase terrible: L'oubli des vivants fait mourir les morts Oubliant qu'il était dans un cimetière il ajouta: - Tous ces gens qui écrivent n'importe quoi, que soi-disant Guezno avait acheté des chapelles à la révolution. Il faudrait préciser que ce n'était pas Mathieu le conventionnel, mais son frère Joseph qui était notaire. C'est comme à Esquibien! ils ont écrit qu'on avait arrêté les travaux sur la digue de sainte Evette au début de la guerre, alors qu'il y a eu un mort sur le chantier, par accident du travail en juillet 1941. A se demander quand la guerre avait commencé pour eux. Il vaut mieux se taire quand on ne sait pas. Au syndicat on nous donne des cours tu comprends! Allez, en route. Pas question de passer devant les casses de voitures. Retour par la rue double et pause au pont Physique que l'on connaît. Pourquoi ? Il faut toujours expliquer les choses; Vous n'avez jamais eu envie vous ? Près du pont, il y avait une voiture de l'équipement. Les gars étaient venus pour des travaux dans le bois de Lécluse. Avec leur véhicule tous terrains, ils avaient proposé de montrer le bois aux deux anciens qui avaient accepté .Le lavoir avait encore fait pleurer Tante Gaïd. Toutes les lessives qu'elle avait pu faire pour payer les études de Guiguitte. Le petit pavillon de chasse, et la vue sur le Goyen de là haut. Ma Doué, que c'était beau; et la casse de voitures d'Esquibien pas loin, puisqu'en remontant le ruisseau on arrivait à sainte Brigitte Mais il était temps de revenir à Pont-Croix, des fois qu'il y aurait du neuf de Guiguitte !! Le 7 avril 2006 Après le voyage d'hier, tout le monde avait envie de souffler un peu. Et puis, on attendait les nouvelles de Guiguitte qui arriverait sûrement, mais quand ? Tante Gaïd ne savait jamais trop où sa fille se trouvait exactement, et c'était fait exprès car, avec tout ce qu'on voyait et entendait à la télévision, toujours des morts partout, elle aurait pu s'inquiéter. Tout ce qu'on lui disait c'est que cette fois-ci, c'était l'Afrique, sans plus. Seule la directrice en savait un peu plus pour le cas où...,mais rien ne sortait du bureau, si bien que Jeanne-Yvonne faisait chou blanc pour aller raconter au recteur. La directrice savait très bien que Abidjan, ce n'était pas une panne de l'avion, mais que Guiguitte s'était arrêtée pour embrasser son mari. Et n'allez pas croire des choses compliquées, alors que c'est simple. Voilà. Guiguitte était allée un jour au Cambodge, toujours médecin sans frontières, pour essayer de s'occuper des gosses qui sautaient sur les mines, qu'il fallait amputer, consoler et leur apprendre à vivre avec leur malheur. Vous n'avez jamais vu le résultat d'une explosion de mine ? Ce n'est pas beau à voir. Donc au Cambodge, il y avait aussi des militaires venus de France pour essayer de déminer, et Guiguitte et le jeune capitaine s'étaient trouvés des points communs: une réparait les hommes, l'autre réparait la terre comme il pouvait. Et voilà. Le résultat: un mariage, et 2 gosses qui voyaient leurs parents de temps en temps, qui passaient toutes leurs vacances dans le Cap, car le père adorait ce coin-là. Son grand plaisir c'était d'aller aux ''pouces-pieds'' avec ses gosses, et les gosses aimaient ce père qui leur montrait tout ce que l'on pouvait faire, en préparant bien son affaire. Pour les ''pouces-pieds'', vu que tout çà a déjà été raconté par Madame Jeanne Nabert, originaire de Pont-Croix, la fille du docteur Neiss qui a écrit ''le cavalier de la mer'', on n'en dira pas plus. Sachez seulement que le capitaine (devenu colonel) accrochait une corde sur le haut de la falaise, l'envoyait en bas, puis expliquait aux enfants comment il fallait faire pour descendre sans risque, et surtout pouvoir remonter avec les pouces-pieds (anatifes). Il était même un peu ''casse-...'', au point que Tugdual lui disait toujours: - Tu rabâches Papa - Et le père répondait. Quand on est responsable, on doit prévoir. Ce n'est pas après, mais avant. Toujours envisager ce qui peut arriver, et prendre les dispositions pour que tout se passe bien. Dans mon métier, après ce sont des morts d'hommes, toujours pour rien; Avant ce sont des économies d'hommes et des mamans qui retrouvent leurs gosses sans avoir à pleurer. - Et Tugdual lui renvoyant la balle ! Ce n'est pas comme à Audierne par conséquent. D'abord on fait sans prévoir, et après on fait l'inventaire de tout ce qu'on aurait pu éviter, comme le mur de la honte. Une petite clause restrictive au permis et voilà. Permis accordé sous réserve de .... (on ne vous a pas dit mais Tugdual avait commencé son droit ). Nous en étions restés à la partie de pêche aux pouces-pieds qui ,nous avait un peu occupés en attendant l'arrivée de Guiguitte. Mais nous avions été privés de l'intervention de Brigitte-Edwett, suite à la théorie de son père qui expliquait toujours ce qu'il ne fallait pas faire. Ecoutons là: - Oui, et encore à Audierne. Il y a une rue Clemenceau et à l'entrée, il faut voir ça. Clemenceau n'a décidément n'a pas de chance. Si tu voyais ce qui est, paraît-il un ancien abattoir. L'autre jour la porte était ouverte et j'ai vu ... Décidément Clémenceau n'a pas de chance. C'est déjà un tas de ferraille , et il lui faut les vieilles bagnoles d'Audierne en plus maintenant . Enfin,pourvu qu'on nous amène pas cette épave sur ma plage, à Pors Kanapé Là, le colonel avait toussé. Hum !! Cela signifiait qu'il était temps de s'arrêter, et à chaque fois ça marchait. Une seule fois il avait été obligé de poursuivre: - Si ça continue je vais vous foutre mon pied au ... Et les enfants avaient compris que quand il avait toussé, c'était terminé. Il avait été formé à la rude, puisque son père avait été dans l'armée avant lui et que sa jeunesse avait été bercée par les histoires d'Algérie, les harkis et tout le reste. Pour autant Brigitte-Edwett voulait avoir le dernier mot. Son père la regarda droit dans les yeux et elle ne termina pas la phrase commencée. Dans cette ambiance, la vieille Tante Gaïd se sentait souvent dépassée. Lorsqu'il avait été question d'aller au foyer logement, on avait découvert que sa maigre retraite était insuffisante. Evidemment, elle avait beaucoup travaillé, mais on avait souvent oublié de la déclarer. Lorsqu'il fut question de vendre la maison pour pouvoir payer, c'est le colonel qui, sans consulter sa femme avait dit : - Il n'en est pas question Mamm! D'ailleurs tout est déjà réglé. ne vous occupez de rien. C'est mon affaire. Et vous gardez votre retraite pour faire ce que vous voulez, le Noël de ces bons à rien par exemple !! Il ne parlait pas beaucoup,mais pour une fois...on l'avait entendu La pauvre vieille se laissait diriger, elle qui avait tenu tête à plus fort qu'elle, par exemple au recteur quand il lui avait refusé l'absolution pour cause ''d'école du diable'' fréquentée par Guiguitte. Sans savoir le dire, elle distinguait déjà le fond de la forme, et même l'esprit de la lettre des choses. Une intelligence inculte sans doute, mais un bon sens incontestable allié à une volonté farouche. Et Guiguitte avait poursuivi à ''l'école du diable''. Ce qu'elle aimait plus que tout c'est quand Tugdual venait près d'elle, lui prenait la main, serrait cette main toute ridée dans sa main de jeune en pleine santé, et lui disait; - Mamy, raconte moi, quand on était pauvre Et elle se laissait aller à raconter Brigitte était plus ''follasse''. Enervée par tout ! Et le vocabulaire je te dis pas. Sans compter les tenues ! les folies bergères dans le Cap ! Un perle dans le nez, une espèce de bigoudi dans le nombril toujours visible vu la longueur du pull-over, et des mèches rouges dans les cheveux. Elle adorait son frère avec lequel elle cohabitait dans l'appartement parisien, à Clamart, en l'absence des parents. Un jour elle avait demandé à son frère: - Tugdu, tu m'emmènerais pas avec ta tire acheter des clopes au Bar-Avel ( moulin de Kerharo à Cleden); je suis à sec et je te paierai un coca avec le reste de ce que tu m'avanceras pour les clopes Et son frère lui avait répondu: - Si tu crois que tu vas réussir à Sciences-Po comme ça, tu te goures! Et elle toujours le dernier mot - plus c..que moi a déjà réussi et..... Et ils étaient partis ensemble Mais avec sa grand-mère, prévenante, affectueuse, toujours la première pour ramasser la canne tombée par terre ou apporter un coussin supplémentaire. Une vraie gamine!! Tante Gaïd revivait tout cela, en tâtant son chapelet qui ne la quittait pas, au fond de sa poche pour ne pas contrarier tonton Lom. Personne n'avait entendu le téléphone, absorbés comme ils étaient. C'était Guiguitte, arrivée à Pluguffan, qui prenait un taxi et annonçait son arrivée; Le 8 avril 2006 Effectivement, Guiguitte était arrivée comme prévu. Après avoir embrassé Tante Gaïd, elle se tourna vers tonton Lom et lui dit: - Bonjour Monsieur Le pauvre vieux ne savait plus quoi faire et heureusement Guiguitte demanda à tante Gaïd si elle pouvait monter dans sa chambre, pour un brin de toilette. - Bien sûr dit tante Gaïd, montons. La toilette était un faux prétexte, vu qu'elle était fraîche comme le printemps. Ce qu'elle voulait c'était une conversation avec sa mère. Et tante Gaïd raconta que de temps en temps, le cafard parce que les enfants étaient loin, et que finalement même à son âge ils ne feraient de mal à personne, que tonton Lom, bien que un peu bolchevick était un brave homme qui avait connu le malheur, la guerre aussi, qu'il était seul et que sais-je encore... - en fait dit Guiguitte, ce que tu me demandes c'est de le prendre comme le père que je n'ai jamais eu ? - Si, tu as eu un père, mais il n'est pas revenu d'Indochine, disparu quelque part au Tonkin, peut-être à Dien Bien Phù - Donc j'ai tout de même eu un père qui est mort par la guerre, en Extrême Orient ce que je ne savais pas. Et tu me demandes de prendre tonton Lom à sa place - Si tu ne veux pas, je lui dirai que j'ai changé d'idée, et j'espère que nous resterons amis. - Descendons !! En bas, en entendant l'ascenseur, tout le monde s'était arrêté de parler. Plus un bruit. Et Guiguitte en s'avançant vers le vieillard lui dit très simplement: - Bonjour Papa Ma Doué ! Et tout le monde s'embrassait là dedans, le plus ému étant tonton Lom qui bégayait, en breton, en français: - Ma Merc'h, ma fille, ma Merc'h vihen (petite fille) ****** Jeanne-Yvonne gardait son sang froid, et commençait à faire des réunions en disant que '' c'était pas tout, mais qu'elle avait des responsabilités pour préparer la noce. ****** A force de faire des réunions, on s'était vite aperçu que, sans aide extérieure on n'y arriverait pas. Les choses avaient fini par s'ébruiter, vu le côté inhabituel de l'évènement, qui devenait l'évènement du Cap, et même au-delà. Les autorités avaient été alertées. La communauté de communes décida donc de faire une réunion au foyer logement pour évaluer la situation. Toutes les municipalités, et le recteur de Pont-Croix, convoqués par courrier spécial, s'étaient retrouvés dans la salle à manger du foyer logement et on commença l'inventaire des problèmes à résoudre. Côté finances, si nécessaire la communauté était prête à donner une subvention pour participer à certains frais, étant donné la portée de l'évènement. Audierne fit obstruction, arguant que tout cela concernait Pont-Croix, et pas la communauté. Ma Doué ! T'aurais vu comment il s'était fait shooter par Jeanne-Yvonne: - Forcément, toujours pas de sous à Audierne, avec toutes les bagnoles que vous avez à entretenir Vexé, le responsable avait quitté la salle en disant qu'il ne reviendrait pas. Tous les petits vieux avaient applaudi et on avait même entendu: Bon voyage Le président avait dû calmer le jeu en disant: - L'incident est clos. On continue Pour la cérémonie à la mairie, c'était simple. Une formalité comme d'habitude. Les choses allaient se compliquer avec le recteur, vu que tonton Lom n'était pas en mesure de fournir les papiers de son baptême. Jeanne-Yvonne reprit la parole: - Moi, j'ai connu une dame qui m'a dit qu'elle avait assisté à la confirmation à Meilars, quelle année au juste elle ne savait plus, et que vu que il n'y avait plus de paroisse à Meilars, on aurait du mal à trouver des témoins. Il n'y avait qu'à demander à tonton Lom et l'affaire serait classée. Tonton Lom, le bolchevick dut avouer que , les gens chez lesquels il gardait les vaches avant la marine, étaient de ce côté là et qu'il avait fait comme les autres; L'honneur était sauf. il ne restait plus au recteur qu'à s'incliner, vu l'impopularité qu'il aurait eu à s'opposer au mariage. La cérémonie religieuse ne posait pas de problèmes d'organisation. Un mariage est un mariage. mais les discussions avaient repris pour savoir qui on devait inviter puisque l'évènement n'était pas courant et qu'il faudrait bien recevoir les grands responsables. Là, Plouhinec avait fait remarquer qu'ils étaient la plus grande commune du Cap, et qu'à ce titre ils avaient des droits préférentiels. Goulien avait répondu que Tante Gaïd était de Goulien ce qui lui donnait aussi des droits prioritaires. Et çà avait commencé à s'énerver, car chaque commune estimait qu'elle devait passer avant l'autre. C'est là que Guiguitte prit la parole. Ecoutez !! - Bonjour Messieurs. Si je comprends bien, vous êtes en train d'accaparer un évènement qui est tout d'abord familial. Ceci est une première remarque. Là tout le monde était resté couac, en se rendant compte que la fille de l'employée de ferme avait l'habitude de s'exprimer en public, et qu'il ne ferait pas bon d'essayer de lui tenir tête. - Je constate que vous êtes en train de vous battre pour des choses qui n'en valent pas la peine. Si vous saviez d'où je viens, si vous aviez vu ce que j'ai vu, des gosses vendus comme esclaves par exemple, vous vous rendriez compte que vous êtes à côté de vos pompes. (Un peu le même langage que sa fille). Vos clochers c'est complètement dépassé. Vous gémissez sans arrêt, et tout le monde s'en rend compte, si bien qu'il est facile de tout vous promettre au bon moment, avant les élections par exemple, et de s'empresser d'oublier ensuite. Vous croyez que vous vous en sortirez avec un demi port à Audierne et l'autre demi port à Plouhinec, de même qu'une demi plage à Audierne et l'autre demi plage à Esquibien (là, il aurait été facile de mettre une épave de bagnole mais ne troublons pas le discours). En clair, on peut prendre son bain à Audierne et se noyer à Esquibien si on longe la plage. Cleden et Goulien ce n'est pas mieux, à Plogoff la plage de la Baie des Trépassés se partage avec Cleden et ailleurs, comme au Loch c'est pareil. Les Antillais sont plus malins que vous. Ils savent qu'ils sont incontournables au moment des élections et voyez le résultat. Ce qu'il vous faut c'est l'union. Mettez vos rivalités de côté et c'est ensemble que vous obtiendrez quelque chose. Sinon je vous préviens , je ne permettrai pas que l'évènement familial qui vous a réunis soit médiatisé. Ce sera l'intimité et sans vous ! Faites en part autour de vous ainsi qu'à celui qui a quitté la salle, un suppléant je crois !! Un grand silence avait suivi cette intervention, bientôt interrompu par un tonnerre d'applaudissements. Tout le monde était debout pour embrasser Guiguitte, et le Président reprit la parole: - Vous avez raison Madame. Votre message est bien reçu. Vous pouvez compter sur nous Et Tonton Lom,( serrant la main de tante Gaïd) d'ajouter: - Tu as vu notre fille ? C'est l'avenir ça Le 9 avril 2006 Puisque tout le monde semblait sur la même longueur d'onde, il ne restait plus qu'à demander à chacun de proposer au président une liste d'invités qui serait soumise à la famille. Mais l'essentiel restait à résoudre: ce que l'on appelle pompeusement la logistique, c'est à dire ce qui suit la partie officielle, ce que Brigitte-Edwett aurait appelé ''un coup à boire et une petite bouffe''. Jeanne-Yvonne s'était proposée pour choisir le menu. Elle avait dans ses archives des souvenirs des meilleurs hôtels, ce qui lui permettrait de faire des suggestions. Considérant que là n'était pas l'essentiel, le président demanda si quelqu'un avait une idée sur la manière de trouver le personnel nécessaire. Beuzec, toujours inspiré comme d'habitude, demanda la parole: - Et si on demandait la participation des comités d'animation ? L'idée fut retenue à l'unanimité des présents et cela n'avait pas d'importance pour les absents comme Audierne, vu que le comité audiernais n'était pas du même bord que la direction locale ce qui obligatoirement l'amènerait à participer, ne serait-ce que pour.... La demande d'adhésion lancée par téléphone était honorée dans le premier quart d'heure: Beuzec proposait les tracteurs agricoles et le matériel de la fête des bruyères; Audierne avait simplement répondu présent; Plouhinec disait que tous les supporters de l'ASP (Association sportive plouhinécoise) seraient là; Confort faisait valoir son expérience de la fête des 4 clochers et passons car, pour une fois tout le monde était d'accord. Il ne restait plus qu'à faire un plan de la fête qui se déroulerait sur les berges du Goyen, à affecter un emplacement à chacun, sans oublier l'essentiel: La publication des bans Ici, on ne va plus mettre de dates, étant donné qu'un certain délai est à respecter entre la publication des bans et la cérémonie? Sachez seulement que tout s'accélérait, que l'on commençait à installer des tentes le long du Goyen, que tous les comités d'animation du Cap étaient là, que la SNSM avait promis d'étudier la marée pour voir s'il y aurait suffisamment d'eau pour que les bateaux puissent remonter la rivière, bref que Pont-Croix connaissait une animation exceptionnelle et même des difficultés de circulation. Tugdual était en vacances pour réviser avant les examens, et il proposa à ceux qu'il considérait désormais comme ses grands-parents de faire un petit tour dans le Cap. Ils étaient donc partis en direction des Quatre-Vents, pour tourner à droite assez rapidement et s'arrêter à Lannourec devant le calvaire Tugdual qui avait commencé à étudier l'histoire locale, avec peut-être une arrière pensée que ... Il partait du principe que pour comprendre le présent, il fallait connaître et même bien connaître le passé. C'est la raison pour laquelle il aimait faire parler sa grand-mère, et là, comme disait Brigitte -Edwett - ''y en des qui feraient bien de prendre de la graine, au lieu de pérorer dans leur bunker bourge (bourgeois) d'où ils ne voyaient rien'' Bon passons! Il s'était mis à expliquer que la pierre verticale que l'on voyait près du calvaire n'était pas un menhir, mais une stèle de flagellation. Autrefois, les seigneurs faisaient lier leur ''domaniers '' à cette stèle quand ils n'avaient pas acquitté leurs redevances. Puis, ils les faisaient fouetter pour leur apprendre le bon chemin ''si l'on peut dire''. (Sur la première photo, on peut remarquer un chien qui est vu de dos mais qui a une tête connue). Tante Gaïd, une main dans la poche sur le chapelet, se disait qu'il y avait eu encore plus de misère que ce qu'elle avait connu. Puis, on avait continué en direction de Cleden et justement sur la route il y avait un manoir. On ne s'y était pas arrêté vu que c'était privé; juste un coup d'oeil: Question environnement, je te dis pas !! Quand tu penses aux bagnoles d'Audierne et d'Esquibien....N'en parlons pas tellement c'est honteux !! En passant devant le village de Kerbeulec, Tante Gaïd avait fermé les yeux. Aujourd'hui tout était triste, même un peu mort, comme quelqu'un qu'elle avait connu autrefois et qui avait travaillé là. On ne pouvait pas s'arrêter partout, tellement il y avait de choses à voir. Tugdual avait accélèré en disant qu'on allait à la pointe du Van parce que Saint They, qui était le frère de Saint Tremeur ... Bon, pour les explications, allez voir le site de cap-sizun.com et en cherchant un peu vous trouverez tout, même la légende de Conomor, le ''Barbe-Bleue'' breton, et bien d'autres choses encore le petit port du Vorlen et descente vers la Baie des Trépassés: Bae an Anaon Là, Tante Gaïd avait demandé à Tugdual de s'arrêter parce qu'elle voulait dire quelque chose: - Tu vois cet hôtel (en regardant l'hôtel le plus au nord). Et bien, j'ai aussi fait une saison ici. A l'époque c'était plus petit et il n'y avait ni eau ni électricité, et malgré cela tout était retenu en permanence. Pour la toilette: un broc et une cuvette, avec un seau pour les commissions. Nous, on allait avec la brouette chercher l'eau à Kerludu, le village près du Vorlen, et tout le monde était content. La patronne s'appelait Ti Marjan et son mari Tonton Lan (Marie-Jeanne et Alain). Après le repas, les touristes venaient à la cuisine aider à faire la vaisselle et tout le reste. L'hôtel s'appelait : hôtel de la ville d'Ys. Il y avait un gros chien, gentil comme tout qu'on appelait ''Skoulm'' (noeud); Un terre-neuve je crois. Et en plus, la pêche avec le bateau... Les paysans aussi qui amenaient leurs vaches sur la dune et quand ils étaient partis on ramassait les bouses que l'on faisait sécher au soleil. Bien sèches, elles servaient à allumer le feu que l'on entretenait ensuite avec de la tourbe, des herbes très serrées, découpées en motte dans l'étang de Laoual, juste à côté - Tu me diras plus tard avait dit Tugdual car l'heure tourne En route pour la pointe du Raz Là tante Gaïd avait demandé à voir la statue de Notre Dame des Naufragés Tonton Lom ne s'insurgeait plus pour les chapelets. Il en avait pris son parti; Il avait fallu envisager le retour, par la plage d'Audierne bien sûr. On ne s'était pas arrêté au Loch ni à Bon Voyage mais ceux qui voudraient des images n'ont qu'à aller sur le forum du Cap et demander Nono. C'est déjà plein d'images mais il y en a sûrement d'autres. En passant devant les Capucins, comme la porte était ouverte, ils avaient demandé à visiter, juste un coup d'oeil: Ils avaient bénéficié d'une vue assez rare sur l'entrée d'Audierne, malgré le contre-jour dû au soleil qui était en face. Là quelqu'un leur avait dit que autrefois, il n'y a pas si longtemps, il y avait un cadran solaire datant de l'époque des moines et qu'on l'avait volé. Il était juste près de la croix, et voilà, comme la statue de sainte Evette! Disparu !! Encore un coup d'oeil sur les ''pas très belles choses'', car Tugdual ne prit pas directement la route de Pont-Croix. Il avait son idée en s'écartant de la route directe et voilà: Encore un chef-d'oeuvre audiernais, ancienne clinique paraît-il. C'est par là qu'il fallait passer pour aller rendre visite à Esquibien, déjà connu pour ce que Brigitte-Edwettt appelait l'annexe de la salle polyvalente C'était quand même triste de constater que partout dans le Cap l'environnement était une priorité, et qu'il fallait venir ici pour constater ce que vous voyez Il fallait bien reprendre la route de Pont-Croix, où les affaires marchaient bon train sur la rive du Goyen. Les tentes se mettaient en place, les tracteurs faisaient la navette, la sono essayait les micros, bref tout serait sûrement prêt pour l'heure H, car , on n'avait pas eu le temps de vous dire, mais le colonel venant d'Abidjan était arrivé et on lui avait demandé de mettre en place une salle OPS (la salle des opérations) dans les locaux municipaux de l'ancien petit séminaire. Il avait monté ça en trois coups de cuiller à pot, bien que d'habitude c'était le travail de ses adjoints, mais il avait gardé la main. Comme il disait: - Avant de commander aux autres, il faut savoir faire soi-même ce que l'on demande, sinon.... Des tableaux aux murs partout, des plans, la liste de tous les numéros de téléphone, et une bonne dizaine de portables autour de lui pour envoyer des tracteurs ici, fournir des chaises ailleurs...etc. Au foyer logement ça bardait aussi pour que tout soit prêt, et un jour le téléphone avait sonné. C'était le recteur de Pont-Croix qui faisait savoir que l'on pouvait détermine